Etre à la manoeuvre des efforts visant à faire passer le niveau total des fonds en investissements durables de plusieurs milliards à plusieurs milliers de milliards
de dollars ou d’euros.
Grâce à cette croissance et à cette diversification constantes au cours des cinq dernières années, la place financière luxembourgeoise peut s’appuyer sur des bases solides pour poursuivre son développement et son évolution dans un environnement international qui a radicalement changé depuis 2015.
S’adapter au changement
Beaucoup de choses se sont produites depuis novembre 2015, date à laquelle Luxembourg for Finance a publié son document d’ambition LuxFin 2020. À l’époque, six mois nous séparaient encore du référendum sur le Brexit au Royaume-Uni, la COP 21 était sur le point de commencer et personne ne soupçonnait qu’une guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine se profilerait quelques années après. De plus, nul n’aurait pu prédire qu’un virus entraînerait l’arrêt partiel de la plupart des activités économiques mondiales en 2020.
S’adaptant à un environnement mondial changeant, la place financière
luxembourgeoise a également beaucoup évolué depuis 2015 :
Avec plus de 60 entreprises financières, dont des banques, des compagnies d’assurance et des sociétés de gestion de patrimoine, ayant choisi de créer des entités ou de renforcer leurs activités existantes au Luxembourg, le résultat du référendum sur le Brexit a constitué un test grandeur nature de l’attractivité de la place financière luxembourgeoise.
Le Luxembourg a non seulement adhéré à la tendance mondiale en faveur d’une finance verte et durable déclenchée par l’Accord de Paris en 2015, mais il a également assumé un rôle de premier plan: il se classe aujourd’hui au quatrième rang international des places financières les plus respectueuses de l’environnement, abritant la moitié des obligations vertes mondiales cotées en bourse et plus d’un tiers des fonds d’investissement responsables européens.
À la suite de l’ouverture de la plateforme FinTech nationale LHoFT en 2017, le Luxembourg a continué à se positionner avec succès comme un centre européen pour les FinTech ainsi qu’en tant que pôle européen de services de paiement de premier plan, les principales sociétés mondiales de paiement et de commerce en ligne étant désormais établies dans le pays.
Le Luxembourg ayant pleinement adopté la transparence en matière fiscale, le secteur bancaire privé du pays a poursuivi sa diversification dans les segments de clientèle aisée et très aisée. Les actifs sous gestion ont ainsi augmenté de plus de 20 % au cours des cinq dernières années. Ces dernières années également, d’autres acteurs d’Asie, des États-Unis et d’Europe ont choisi de centraliser leurs opérations bancaires européennes et privées au Luxembourg.
Avec un régime de société en commandite modernisé et un écosystème local qui continue de grimper dans la chaîne de valeur, l’industrie luxembourgeoise des fonds de capital-investissement et des fonds alternatifs va de succès en succès : les actifs sous gestion des fonds de capital-investissement dans le Grand-Duché ont augmenté de 50 % en 2019.
S’appuyer sur des bases solides pour assurer une croissance qualitative
Grâce à cette croissance et à cette diversification constantes au cours des cinq dernières années, la place financière luxembourgeoise peut s’appuyer sur des bases solides pour poursuivre son développement et son évolution dans un environnement international qui a radicalement changé depuis 2015.
Cet environnement international est appelé à se transformer de manière encore plus significative au cours des années à venir en raison de la pandémie de Covid-19 et de ses retombées. Bien qu’il soit à ce jour difficile de prévoir la forme et la durée du ralentissement et de la reprise qui s’ensuivra, la crise aura un impact durable sur de nombreux aspects de la vie quotidienne des entreprises et des citoyens, des chaînes de valeur mondiales aux voyages d’affaires, en passant par les habitudes de consommation et le télétravail.
Le secteur financier, au Luxembourg comme ailleurs, en est venu à jouer un rôle important pour aider à surmonter la crise actuelle, notamment en fournissant des liquidités par le biais d’exemptions de paiement et en accordant des crédits, très souvent sous forme de prêts aux entreprises garantis par l’État.
Le secteur jouera un rôle encore plus important dans la reprise : dans les prochains mois, les entreprises, tant les PME que les grandes sociétés, auront besoin de nouvelles sources d’investissement durable au-delà des frontières strictement nationales.
Bon nombre des principaux défis et priorités du secteur financier pour l’avenir n’ont toutefois pas changé, qu’il s’agisse de finance durable ou de transformation numérique. En réalité, ils ont été mis en avant et le seront de plus en plus au moment de faire face aux retombées de la pandémie de Covid-19 et de mieux préparer le secteur aux crises à venir.
La crise actuelle va en effet accélérer la transition vers de nouveaux moyens numériques. Elle stimulera également la demande d’investissements durables, tant privés qu’institutionnels.
Le Luxembourg sera le fer de lance de ces développements.
Comme le souligne l’accord de coalition de 2018, le développement de la place financière, en mettant l’accent sur la transformation numérique, la finance durable et le secteur des investissements alternatifs, est une priorité essentielle du gouvernement.
L’ambition à cinq ans de la place financière, exposée dans le présent document, ne consiste pas simplement à augmenter les effectifs ainsi que le nombre d’entreprises ou d’actifs sous gestion. Elle se concentre également sur la croissance qualitative.
En effet, grâce à un niveau de productivité élevé, la place financière luxembourgeoise est déjà un modèle de croissance qualitative : alors qu’elle ne compte que 12% de la main-d’oeuvre du Grand-Duché, elle génère directement environ 30% de son PIB.
Pour poursuivre sur cette voie de la croissance qualitative, plusieurs ingrédients essentiels seront nécessaires.
Stabilité et prévisibilité : À travers une politique fiscale et budgétaire responsable, le gouvernement s’engage à préserver la notation AAA du Luxembourg, et à fournir ainsi un environnement stable pour le développement du secteur financier.
Un environnement juridique et réglementaire sain : Le gouvernement continuera à s’assurer que les entreprises de services financiers au Luxembourg puissent compter sur un environnement commercial transfrontalier favorable et pleinement conforme aux réglementations européennes et internationales. En outre, les autorités de contrôle luxembourgeoises sont reconnues en Europe et dans le monde entier pour leur compétence et leur haut niveau d’expertise dans le domaine des services et produits financiers internationaux.
La transformation numérique comme moteur : À l’avenir, la transformation numérique jouera un rôle encore plus important qu’auparavant. En attirant de nouvelles entreprises et leurs solutions au Luxembourg et en encourageant le développement d’innovateurs FinTech locaux, mais grâce aussi au succès de son accélérateur LHoFT, le Luxembourg crée un environnement propice à l’innovation et au développement de produits et services par le secteur financier, tout en générant d’importants gains d’efficacité et de productivité.
La durabilité occupe une place centrale : Enfin, je voudrais souligner que la croissance qualitative est en réalité synonyme de croissance durable. Afin d’éviter une nouvelle crise financière due à des actifs bloqués et les risques pour la stabilité financière résultant du changement climatique, nous avons non seulement besoin d’une transition énergétique, mais aussi d’une transition financière. En s’appuyant sur l’écosystème de sa place financière internationale et sur son expertise de longue date dans le domaine de la finance durable, le Luxembourg s’est non seulement engagé à rendre son secteur financier plus durable, mais il est surtout idéalement placé pour accompagner cette transition financière, qui nécessitera la mobilisation de capitaux privés pour faire passer les investissements durables des milliards aux milliers de milliards d’euros.
Les ambitions du Luxembourg pour les 5 prochaines années
Etre à la manoeuvre des efforts visant à faire passer le niveau total des fonds en investissements durables de plusieurs milliards à plusieurs milliers de milliards
de dollars ou d’euros.